Sanataki Juzo est donc parti avec une très légère escorte au cœur de la nuit pour prendre le shiro par surprise. Il est déjà en train d’escalader le « chemin des fées » lorsqu’un ashigeru vient prévenir les samuraïs.

Aussitôt, Tsaya et Koatsu partent à sa suite pour essayer de l’arrêter. Visiblement, le jeune inconscient veut briller aux yeux d’Aya suite à sa lamentable tentative d’assaut de la veille.

Pendant ce temps, Aya et Samato décident de mettre en place une diversion à grande échelle : Ils vont simuler une attaque. Le branle bas de combat est claironné. Malheureusement, pris dans son rôle, Ichino, le sosie de Tsumada Deizo a revêtue son armure et envoie son clan à l’assaut. Samato lance sa monture à sa suite pour l’arrêter et y parvient modérément : Les troupes Tsumada s’arrêtent à quelques pas de la porte et essuient une terrible volée de flèches enflammées. Une position défensive est adoptée et les guerriers Tsumada répliquent au mieux aux jets de flèches et de pierres qu’ils reçoivent.

Aya est dans une position fâcheuse. Aller renforcer la position des Tsumada c’est s’assurer une débâcle catastrophique. Rester sur place c’est trahir un clan allié. Et évidemment, les Sanataki en tant que clan inféodé attendent sa décision.

Koatsu et Tsaya trouvent le chemin et atteignent les remparts du shiro après une ascension périlleuse d’une cinquantaine de mètres. La diversion fonctionne à merveille, tous les Natsu no kami qui occupent le fort pour le compte des Hokusaï regardent de l’autre côté et sont trop occupés à massacrer les Tsuamada sous les flèches et les rochers pour penser à autre chose. Visiblement, Juzo et son groupe ont su tirer avantage de la situation car ils sont invisibles. Koatsu et Tsaya enjambent le rempart de bois et se glissent dans une réserve.

A l’extérieur, Aya donne l’ordre d’attaquer. Les Sanataki suivent en hurlant un cri de guerre et des échelles sont dressées. Les Natsu no kami renforcent leur porte avec d’énormes tasseaux de bois mais le bélier des Tsumada ne pouvait déjà pas grand chose contre un tel édifice. Le shiro est imprenable, tout le monde le sait depuis le début. Leur seul espoir et de tenir jusqu’à ce que les portes soient ouvertes.

Koatsu et Tsaya rencontrent trois samuraïs Sanataki qui font face à une dizaine de brigands.Ce sont ceux qui sont partis avec Juzo et visiblement, ils couvrent la fuite de leur seigneur et du reste de leur groupe. Koatsu et Tsaya arrivent dans le dos des bandits et en tuent quatre par surprise. Le combat et violent et rapide. Cinq bandits finissent dans une mare de sang et de viscères et un bushi Sanataki perd également la vie. Les deux infiltrées sont épuisées mais ne souffrent que de quelques égratignures.

Sur les remparts ; Komô, le chef des Natsu no kami tient Juzo au bout d’une perche à laquelle il l’a préalablement ligoté. Il tient également en otage deux bushis. En maintenant suspendu au-dessus du vide son jeune prisonnier, il ordonne aux troupes adverses de se retirer. Mais Juzo refuse de servir d’otage et donne l’ordre de poursuivre l’attaque coûte que coûte. Pour montrer son sérieux, Komô jette un bushi dans le vide.

Samato tente de préserver les troupes mais les pertes sont très lourdes. De plus, il refuse de monter à l’assaut des remparts comme le font les plus inconscients ou les plus braves des samuraïs. Même son vieil ami Kaoshi Benshi monte une échelle de bambou malgré ses presque soixante ans…

Tsaya couvre de ses tirs l’avancée de Koatsu. Profitant du tumulte, cette dernière se glisse sous le chemin de ronde et, de poteau en tonneau, de chèvre en botte de paille, elle parvient sous le gros Komô. Ce dernier met sa menace à exécution et jette Juzo dans le vide. Elle n’a qu’une seconde pour réagir. Elle choisit alors de révéler sa position en saisissant Komô aux chevilles pour le faire tomber tout en se hissant sur le chemin de ronde qui la surplombe. De là, elle rattrape la perche et Juzo et prend appui sur Komô qui bascule par dessus le rempart tandis qu’elle et Juzo basculent dans l’autre sens, sur le sol terreux de la cours du fortin.

Les samuraïs Sanataki présents dans le fort saisissent Koatsu et Juzo et, à coups de katana se fraient un chemin vers les écuries. Tsaya les a couverts autant que possible mais elle ne peut plus rien faire pour eux. Ils s’enferment dans les écuries au milieu des chevaux paniqués alors qu’à l’extérieur, une douzaines de bandits tentent de les en déloger pour récupérer leur otage.

Les brigands n’ont plus de chef mais ils n’ont pas d’autre choix que de repousser les assaillants. La porte est toujours bien tenue et les flèches ne cessent de pleuvoir.

Tsaya rentre dans une remise et découvre des têppos et des tonneaux. Visiblement les bandits ne savent pas s’en servir. Elle décident d’utiliser les tonneaux et la poudre pour détruire la porte en les faisant dévaler le long du chemin. Cependant, elle est gênée dans son entreprise. Privés de chef, les brigands se jette sur les têppos, ils ne devaient pas avoir l’autorisation de s’en servir jusqu’à présent, et Tsaya comprend pourquoi en les voyant charger les armes n’importe comment.

Le manque de coordination des bandits permet à quelques bushi d’atteindre le sommet des remparts dont Tsumada Nabumasa, le neuve de Deizo et Kaoshi Benshi qui se couvrent de gloire en posant en premier les pieds dans le shiro. De son côté Tsaya met son plan à exécution et le tonneaux dévalent la pente, fracassant les renforts de la porte et dispersant les bandits qui la tenaient. Puis arrivent le tonneau de poudre qui fait voler en éclat les dernières résistances de la structure. Derrière la porte les pertes sont énormes mais les cris de victoire qui accompagnent l’explosion étouffent les râles des agonisants. L’armée Sato pénètre dans le fort et un formidable corps à corps s’engage.

Au milieu des flammes qui lèchent la nuit, les cris de rage sont les linceuls de dizaines de corps. Omori Inawashiro, le samurai Tsumada trapu et sadique qui a tabassé l’ingénieur savoure cette occasion de pratiquer son art tandis que Samato san, bien que touché par une balle, pénètre à son tour dans le fortin et occit un bandit gigantesque.

Koatsu cache Sanataki Juzo dans un coin et attache des bottes de foin enflammées aux chevaux qu’elle lâche sur ses assaillants. Profitant du désordre, elle quitte l’écurie en flamme et tente de rejoindre Tsaya.

Quelques instants plus tard, le combat est terminé. Il reste moins d’une centaine de combattants côté Sato mais les Natsu non kami sont vaincus. Koatsu remarque que Juzo est tiré à l’écart et va voir d’un peu plus près ce qui se passe. C’est craintes sont fondées : Juzo est à l’agonie. Dans un dernier souffle il demande à tous ses bushis de jurer fidélité au clan Sato. Aya restera son seul amour, c’est son dernier cadeau.

Certains Sanataki choisissent le seppuku mais la plupart prêtent allégeance à Sato Aya. Koatsu fait de même après avoir obtenu la confirmation de la soigneuse : Juzo a reçu un coup de poignard effilé au niveau du rein, comme Tsumada Deizo. Le coup est mortel à court terme ce qui permet à l’assassin de s’éloigner de sa victime.

Katakiyo san, le yojimbo d’Aya est de retour, blessé, il apporte des nouvelles : Le cartographe des Togawa, Eiichi, est bien parti dans les montagnes, le samuraï l’a suivi un long moment avant de perdre suite à une attaque des Hokusaï. Visiblement, ce clan souhaite mettre la main sur Eiichi et visiblement pas pour son bien. Il a également vu des villageois du village maudit de Buzo venir se réfugier dans le village au pied du shiro. Cela crée des tensions car le bourgade n’est pas riche et les étrangers ne sont pas les bienvenus.

Koatsu décide de mettre la main sur le shinobi qui a décidé de supprimer tous les seigneurs du coin. Elle entreprend de fouiller un maximum d’affaires tant que le mouvement d’installation bat son plein. Elle apprend se faisant que l’ingénieur Nonoke, qui devrait être en train de travailler pour les Monozuke no kami (ou de pendre à une branche chez les Togawa) s’est fait voler quelques affaires liées à son travail : des instruments de mesure essentiellement. Plus inquiétant encore, d’importantes quantités de vivre ont disparu.

Devant le fort, Monozuke no Kami Honda, justement vient se présenter avec quelques hommes. Il explique qu’il est en guerre contre les Togawa suite à l’agression subie par ses hommes au village de Buzo et à la disparition de son ingénieur dont il les tient pour responsable. Il rappelle à Aya qu’elle occupe le fortin illégalement mais ne se formalise pas pour autant. Il veut que le clan Sato ne se mêle pas de la vendetta personnelle qu’il a lancée contre son rival. Aya lui assure qu’elle se tiendra à distance. Cependant un des hommes de Monozuke no Kami vient de reconnaître le chef des rebelles qu’il comptait ébouillanter. Et voilà que l’homme est accoutré comme un grand seigneur et accompagné d’une garde personnelle. Aya choisit de le présenter en tant que Tsumada Deizo, chef du clan Tsumada avant de retourner au fort.

Là-haut justement, Koatsu fait choux blanc. Elle décide alors de se poser dans un coin pour réfléchir. Son entraînement de Shinobi devrait lui permettre de comprendre comme fonctionne l’assassin. Elle réalise alors qu’après deux assassinats, elle aurait choisit de faire porter le chapeau à quelqu’un d’autre pour satisfaire d’éventuels enquêteurs. Elle aurait choisi un ronin sans importance, un de ceux qui ont rejoint la troupe en route. Porte d’entrée idéale pour un tueur. De plus, exécuter une telle personne ne posera de problème à personne. Le regard de Koatsu se tourne alors vers Tsaya. La cible parfaite. En fouillant ses affaires, elle trouve le poignard effilé encore couvert du sang de Juzo. Trop flagrant, Koatsu est presque déçue. Elle demande à Tsaya si elle a vu quelqu’un tourner autour de ses affaires mais la ronin était tellement épuisée après l’assaut de cette nuit qu’elle a sombré dans un sommeil profond.

Aya décide que les priorités seront de retaper le shiro et la porte, de trouver le cartographe et la nourriture disparue. En attendant, elle recrute une trentaine de prisonniers pour renforcer ses troupes.

De retour dans ses quartiers, elle est dérangée par un serviteur qui lui annonce une visiteuse inattendue. Il s’agit de Tsumada Asashi. Cette dernière, placée dans un temple par son frère Gumpei a déjoué la vigilance de ses gardes pour entamer seule et à pied un voyage de plusieurs jours avec son nouveau né dans les bras. Finalement, le terme est arrivé. Elle a mis au monde le fils de Sato Ishiro conçu il y a neuf mois déjà sous une girafe dans les écuries du clan Tsumada. Asashi ne veut pas que cet enfant servent les plans de son traître de frère et elle vient remettre à Aya son neveu, celui qui représente l’union parfaite des clans Sato et Tsumada.