« Les larmes au jardin du sanctuaire »

Ishirô choisit de passer à l’offensive. L’impétuosité de son jeune âge l’empêche encore une fois d’écouter les conseils avisés de Saburô et Yuritsuma.

Une diversion sera créée. Gu et Norio, les deux ashigerus, ainsi que Gen’ichi et Tarô, les disciples de Saburô, revêtiront les armures des samuraïs que Kojirô a drogués la veille. En s’approchant du camp de leurs adversaires, ils auront pour mission de détourner les regards de l’avancée latérale de leurs compagnons.

Ishirô, malgré ses efforts, a bien du mal à grimer efficacement en samuraï les deux ashigerus qui ont l’air ridicule au possible ! Il apparait à tous que le subterfuge sera de courte durée…

Kojirô et Minakô, sentant venir le bain de sang, restent à l’écart pour observer Saburô s’approcher discrètement des samuraïs qui montent la garde près de l’ancien atelier en ruine ou Yoshi-Hi passe des heures pénibles sous la torture du bourreau de Tsumada Gumpei. Jaloux de la dextérité de son sensei, Ishirô choisit également de s’approcher au plus près des hommes d’arme. Malheureusement, il est moins doué que le vieux maître et se fait immédiatement repérer.

La triste diversion des disciples et des ashigerus n’aura pas servi plus de quelques minutes. Ishirô libère sa flèche qui vient transpercer la gorge du premier guerrier tandis que Saburô en éventre un deuxième. Gen’ichi et Tarô se ruent sur leurs adversaires pendant que les ashigerus hurlent des encouragements. Yuritsuma, pendant ce temps, est passé par derrière et a neutralisé un garde assoupi. Malheureusement, le bruit des combats a alertés les cinq samuraïs restés auprès de leur maître dans la cave. Sortant à toute vitesse, ils se retrouvent face au yojimbo qui n’a que le temps de grimper l’escalier fatigué pour ne pas être submergé.

Le combat se poursuit à l’intérieur même du vieux bâtiment et, rapidement, tourne à l’avantage d’Ishirô et de ses compagnons. Deux guerriers sont capturés et laissés à la charge des deux ashigerus ravis de pouvoir humilier tranquillement deux samuraïs prétentieux !

Lorsqu’ils descendent à la cave, ils se retrouvent face à Tsumada Gumpei, désormais seul avec son bourreau personnel et un Yoshi Hi, pendu par la seule jambe qui lui reste et portant de multiples traces de brulures.

Concédant la défaite, Tsumada Gumpei se retire avec son sinistre acolyte, laissant le prisonnier aux mains de ses adversaires.

Yoshi Hi, recevant avec reconnaissance les soins de Kojirô, explique à ses bienfaiteurs que Tsumada Gumpei souhaitait obtenir des explications écrites concernant les activités qu’il pratiquait sous le mécénat de son père. Tsumada Deizô, passionné de sciences naturelles, savait bien que son protégé tirait ses connaissances médicales d’observation réalisées sur des cadavres. Or si cela venait à ce savoir, le seigneur du clan Tsumada perdrait le soutien des shintoïstes ainsi que celui des chrétiens sur ses propres terres. Une occasion rêvée pour le fils d’accélérer son accession à la tête du clan.

C’est donc lui qui a brûlé le dispensaire et tué tous ses occupants afin d’être seul en possession de ses informations. Malheureusement pour Gumpei, le fidèle Yoshi hi semblait bien décidé à mourir sous la torture plutôt que de trahir son maître.

Ishiro fait transcrire toutes ses informations par Kojirô afin d’en informer immédiatement Tsumada Deizô. Il charge les deux ashigerus d’aller séance tenante livrer le message à son futur beau-père.

Minakô, revient pendant ce temps au cœur du sujet. Elle demande au médecin ce qu’il sait à propos de Norinaya, du général Osawa et de la bataille des trois aurores… Ce dernier explique qu’il a été congédié sans pouvoir approcher Sato Asao mais qu’il est en mesure de démontrer que la tête du général a été coupée post mortem et que Norinaya n’a fait que se servir sur la dépouille du vaincu qui s’était très probablement donné lui-même la mort. Cette intéressante version viendrait donc expliquer sur quoi reposait le chantage de l’ancien compagnon d’arme de Norinaya, Zenzuke, retrouvé mort au milieu du chemin qui menait le petit groupe sur les terres de l’encombrant vassal.

Cette fois encore un document écrit est constitué à l’aide du témoignage et des notes du médecin. Ishirô décide alors qu’il est temps de rentrer pour confier tout cela à son père. Mais d’abord, une nuit de sommeil et de pansage de blessures semble s’imposer. Voulant récupérer au maximum, le groupe décide de passer la nuit dans le hameau de la mine de charbon, dans une bicoque située à côté de celle occupée par les samuraïs qu’ils ont drogués, torturés, détroussés et dont ils viennent de tuer les compagnons. Idée étrange mais qui a le mérite d’assurer un long repos à tout le monde.

Tarô réveille Ishirô pendant la nuit et lui demande de le suivre à l’extérieur pour une discussion personnelle. Un peu à l’écart, il lui demande un soutien financier afin que son sensei puisse ouvrir une nouvelle école de sabre sur les terres Sato. Ishirô accepte à condition que le disciple parvienne à convaincre Saburo de lui enseigner le maniement du sabre. Le marché est conclu mais les deux comploteurs n’ont pas le temps de célébrer leur accord. Un jeune garçon, visiblement essoufflé, court dans leur direction. Alors qu’il allait atteindre Ishirô, une flèche le transperce et il vient mourir dans les bras du jeune seigneur. Dans un dernier geste, il lui transmet un petit rouleau de papier.

C’est alors que surgit Oro, l’arc à la main. Ce fidèle de Jôtarô, responsable de la sécurité de la famille Sato, prétend que le garçon est un enfant démon et qu’il lui a volé quelque chose. Suspicieux, Ishirô décachète le rouleau pour y lire le message. Il n’en aura pas le loisir. Tarô, dans un sacrifice digne des membres de sa caste, s’interpose entre son seigneur la flèche qu’Oro a tiré vers lui. Ishirô prend alors ses jambes à son cou mais Oro décoche déjà une nouvelle flèche qui l’atteint en plein dos. Pour faire bonne mesure, Oro envoie un bon coup de pied dans le visage de Tarô et bande à nouveau son arc.

Alertés par les cris, Saburo et Yuritsuma sortent de la cabane où ils dormaient pour porter secours à leur maître qui rampe péniblement dans leur direction.

Saburo reçoit une flèche mais continue sa course vers Oro ce qui oblige le tueur à jeter son arc pour tirer son katana. D’un geste, il vient à bout du vieux sensei que la flèche a lourdement affaibli.

Kojirô et Minako sortent à leur tour pour trainer Ishirô vers l’intérieur de la cabane. Aussitôt à l’abri, Gen’ichi condamne la porte pour protéger le jeune seigneur. Yuritsuma va donc devoir s’occuper seul de Oro.

Profitant de la charge, ce dernier blesse légèrement le yojimbo mais l’expérience de Yuritsuma lui permet du tuer son confrère d’un geste net et sans bavure dès le deuxième échange.

Les quelques occupants du hameau sont sortis, attirés par le tumulte des combats. Mais déjà, tous les camarades d’Ishirô sont retournés à l’abri de leur cabane, bien décidés à lire le message pour lequel est mort le jeune garçon.

Les informations qu’il contient sont un véritable tsunami. Asao, le père d’Ishirô est mort il y a trois jours maintenant. Sadao, le frère d’Ishirô a été désigné successeur légitime de son père. La femme de Yuritsuma serait à l’origine du renversement, elle prétend que la légitimité d’Ishirô est hautement contestable. Une certaine Satomi, fille du puissant marchand Shigeru, aurait été nommée intendante à la suite de l’aide précieuse qu’elle aurait fourni à Sadao. Jôtarô serait aussi dans le coup ainsi qu’une partie significative de la noblesse de la cité. Pour finir, le message dit qu’ils sont tous recherchés pour trahison. La lettre est signée par la jeune sœur d’Ishirô.

Bref, le jeune Sato vient de tout perdre. Au dehors, les samuraïs qui accompagnaient Tsumada Gumpei se sont réveillés et ont commencé à rudoyer Tarô afin qu’il leur dise où se trouvent ses compagnons. Après un solide passage à tabac, il les envoie sur une fausse piste avant d’être exécuté.

Dans le silence de mort qui suit, Yuritsuma prend la parole. Afin d’expliquer ce que veut dire ce message et pourquoi sa femme est impliquée, il avoue à Ishirô qu’il est son vrai père et que si Ishirô est né au bout de sept mois de grossesse, c’est qu’il avait été conçu deux mois plutôt, pendant une campagne militaire de Sato Asao.

Profitant de ces instants de confession, Minakô annonce qu’elle est enceinte de quatre ou cinq mois sans évoquer un père quelconque.

Pour calmer les esprits et soulager les cœurs, Kojirô prépare un bouillon. Peu de temps après l’avoir ingurgité, ses compagnons tombent dans un sommeil profond. Le cœur lourd, le guérisseur prend ses affaires et quitte ses compagnons. Satomi est son amour de toujours et c’est à elle que va sa fidélité. Bravant le danger de la route, de l’hiver et des hommes lancés à ses trousses, il s’enfonce dans la nuit.

Les autres se réveillent ligotés dans une charrette, démunis de tout et entassés les uns sur les autres. Comprenant que Tarô les a lancés sur une fausse piste, les samuraïs Tsumada sont revenus et les ont trouvés dormant comme des biens heureux… Yuritsuma ajoute mentalement le nom de Kojirô à la liste des personnes qu’il devra prochainement tuer.

Arrivés dans le château du seigneur Tsumada, ils sont mis au fer. Tsumada Deizô vient les voir en personne au bout de quelques heures en leur apportant de quoi se restaurer. Il est très contrarié. La situation est très lourde à porter. Le fait qu’Ishirô ait envoyé un message concernant la trahison de son fils laisse une dette terrible planer au-dessus de l’honneur du seigneur. Il a du faire exécuter les cinq samuraïs qui ont conduit Ishirô, Yuritsuma et leurs compagnons jusqu’ici.

Tsumada Deizô n’est pas alarmiste concernant le coup d’état de Sadao. La situation est suffisamment fraîche pour être qualifiée d’instable. Par contre le fait de cacher ici les personnes qu’il recherche pourrait être un très bon motif de guerre que même le Daimyo ne pourrait réfuter. De plus, le mariage d’Ishirô avec sa fille Asashi est pour le moment annulé sans compensation pour des raisons évidentes.

Pourtant il souhaite garder la troupe d’Ishirô comme un atout dans sa manche et propose donc de les cacher en attendant de voir comment évoluent les choses pendant l’hiver. Il les conduit donc en personne jusqu’à un monastère chrétien caché en plein cœur d’une forêt. Les chrétiens n’ont le droit de fréquenter que le port de Nagazaki. Pourtant, ils semblent les bienvenus à Gassan Toda. L’affaiblissement du shogunat et l’essor du clan Oda semble avoir ouvert des brèches administratives qui risquent de contrarier l’empereur lui-même. Pourtant, en Izumi, les seigneurs convertis sont nombreux

Ils sont laissés entre les mains d’un frère qui, bon gré mal gré, accepte de les faire passer pour des moines pour l’hiver. Pendant plus d’un mois, ils cultivent les légumes, tissent le chanvre, aménagent les route, entretiennent les bâtiments. Minako s’arrondit pendant que Yuritsuma goûte aux plaisirs simples du travail de la terre. Saburô profite de la paix qu’apporte le vœu de silence des quelques moines présents et Ishirô tente de surmonter sa dépression.

Un jour pourtant, la monotonie du monastère est ébréchée par l’arrivée de quatre samuraïs du clan Sato accompagnés d’un cinquième homme. Bloqué par la neige et fourbus, ils demandent au moine de les héberger pendant quelques jours. Contraints de leur servir à manger cachés sous leurs habits de moine, Saburô et Minakô apprennent qu’ils sont toujours à la cherche d’Ishirô et qu’ils sont en route pour Gassan Toda dans le cadre d’une mission officieuse confiée par leur seigneur.

Le cinquième homme est un agent fourni par un européen dont les samuraïs se moquent à plusieurs reprises. Ils vont passer trois jours sur place avant de se remettre en route.

Pendant ce temps, Ishirô reçoit une visite inattendue. Dans la salle réservée à l’hygiène du corps et à la purification, se trouve un homme nu et couvert de tatouages que même les couches de savon n’arrivent pas à dissimuler. Il s’agit de Makoto, le producteur de saké qui s’est joué d’eux alors qu’ils étaient tous au fief à la recherche des statuettes de Sato Asao. Ce dernier lui apprend que Tsumada Asashi est enceinte de deux mois. Cet homme bien informé semble se satisfaire d’avoir diffusé cette information mais invite tout de même Ishirô à réfléchir à la réaction de son frère s’il venait à apprendre l’existence de cet enfant.

Le lendemain, Yuritsuma apprend qu’un homme important souhaite rencontrer Ishirô et ses compagnons…