Koeshu le samouraï humilié revient de son enquête à Okoyama. Il a découvert que Tsumada Asashi et son fils Ishiro étaient entre les mains de Tsumada Gumpei et que ce dernier s’était mis en route avec une armée conséquente vers l’est. Cela a sûrement un rapport avec la seconde nouvelle : Takamatsu vient de tomber. Shimizu Muneharu a offert une prestation théâtrale de qualité sur une barque avant de mettre fin à ses jours. Les môri sont repartis se préparer pour la guerre car plus rien ne peut s’interposer désormais entre Oda Nobunaga et la conquête du Tenga.

Un second messager arrive. Cette fois il vient du clan Saku, en guerre dans la vallée avec son voisin Obeyashi. Le seigneur Saku demande expressément à Aya de bloquer l’accès à la porte. Compte tenu du fait qu’il a versé une fortune en or pour sa restauration il espère que les choses seront faites comme il le demande et dans les plus brefs délais. N’aimant pas trop le ton employé par le messager, Aya l’envoie se faire un peu fouetter par son dévoué Omori. Les choses reprennent plus posément et Aya consent à verrouiller la porte. Elle fait immédiatement envoyer un message dans ce sens.

Samato regarde par dessus la palissade du shirô. D’ici, la vue sur la vallée est imprenable. Il admire la stratégie du seigneur Saku. Il a obligé les Obeyashi à bouger les premiers puis leur a coupé la route à l’est en y plaçant les renforts Hanabuza qui se contentent pour le moment de tenir cette voie de repli. Au sud le lac bloque tout mouvement. Le nord étant tenu par les Saku, les Obeyshi n’ont plus que le ouest et la porte pour se replier en ordre et trouver du renfort. Or les voilà piégés. Avec l’appui des cavaliers que va envoyer Aya, la bataille de demain sera un massacre. Quelle gloire de finir ainsi ! Seuls contre tous se battant jusqu’au dernier. Samato les envie de tout son cœur.

L’espion Chikuzen arrive à son tour alors que la nuit est bien avancée. Il fait son rapport. Le seigneur Samamoto est retenu chez les Saku. Personne ne l’a plus vu depuis des jours. Les Saku ont envoyé un messager aux Obeyashi pour les informer que leur seigneur et maître avait désigné Saku san comme son successeur (faute de descendant). Bien sûr les Obeyashi ont exigé que Samamoto san l’exprime en personne et devant le refus des Saku la guerre a éclaté. Aya est très en colère. Tout dans cette histoire sans l’assassinat et la prise de pouvoir arbitraire des Saku. En ayant marre de servir des traîtres, elle décide que demain à l’aube, se sont les Saku qui essuieront la fureur de ses samuraïs.

De son côté Saburo avance dans son recueil de poèmes. Il est satisfait de son travail même s’il craint de ne pas avoir le temps d’y apporter les modifications nécessaires. Le froid qui gagne son corps engourdit maintenant ses doigts et remonte à son ventre. Il sais que quand cela aura atteint sa poitrine, il s’éteindra enfin.

Des disciples du hérisson fleuri sont arrivés au campement. Chassés des montagnes par les pillages de l’armée Ujifusa, ils sont arrivés ici en quête de riz et d’avenir. Samato, selon les ordres d’Aya est d’ailleurs déjà en train de leur expliquer que le riz n’est pas gratuit et qu’il va falloir qu’ils se positionnent en terme d’allégeance.

Samamoto sensei, le vieux sabreur ami de Saburo et frère du seigneur Samamoto retenu chez les Saku, rencontre également ces âmes errantes sur les conseils de Saburo. Ils sont perdus. Certains prennent Samamoto sensei pour Saburo en personne, d’autres veulent s’enrôler, d’autres encore veulent mettre un terme à leur vie. Alors qu’il parle avec son ami, Saburo a une impulsion soudaine : Il ira conduire Samamoto sensei auprès de son frère dès cette nuit. Ni une ni deux, voilà les deux anciens en train de quitter nuitamment le fortin pour se mettre en route vers le palais des Saku.

A l’aube, ils arrivent près du champs de bataille tenu par les Saku. Se présentant, ils obtiennent le droit de passage vers le château fortifié du clan. Là, ils tombent sur une patrouille menée par l’honorable Ito san, bushi du clan Samamoto. Il n’a pas vu le daimyo son maître depuis des jours et est tiraillé par les doutes. Découvrant en la personne de Samamoto sensei le frère de son seigneur, le samouraï accepte d’escorter les deux vieux guerriers vers le château. Sur place, Saburo s’attire les bonnes faveurs de deux jeunes serviteurs qui acceptent de les conduire à la chambre de Samamoto. Ils sont bloqués par deux gardes et les deux anciens choisissent de jouer de leur talent et les éventrent promptement. Samamoto sensei est au bord de l’épuisement après seulement un assaut. Saburi est las lui aussi. Ils ne doivent pas perdre de temps. Une fois dans la chambre désignée, ils découvrent  le seigneur Samamoto mort sous des couvertures. Aucune trace de blessure sur le corps. Simplement sans vie. Le vieux sensei est effondré et Saburo n’a pas le temps de le consoler. Le bruit du combat a attiré d’autre gardes. Étouffant ses principes dans la colère, Saburo s’apprête à faire ce qu’il s’était juré d’oublier. Pourtant il n’aura pas à se battre. Le brave Ito san, convaincu désormais qu’il y a traîtrise, vient de neutraliser les gardes et prévient les deux vieux sabreurs qu’il faut se mettre à l’abri car la guerre fait rage dans la plaine.

En effet, durant cette escapade, Les samouraïs du fortin se sont lancés à l’assaut suivi d’une troupe d’ashigerus à pieds eux-même talonnés par Aya et sa garde personnelle. Omori charge en première ligne au côté de Samato san, du sosie Tsumada, des fiers Fugitaka et de tout se qu’il peut rester des clans Sanataki et Sato. En contrebas, les Obeyshi paniquentg, ils doivent se réfugier au delà de la porte pour espérer obtenir du secours. Les Saku exultent en sachant que les portes resteront fermées et que leurs rivaux seront écrasés entre leur propre force, celle de Hanabuza et la charge Sato. Pourtant rien ne se passe comme prévu. Les portes s’ouvrent et les Obeyashi trouvent un refuge derrière les murailles fraîchement rebâties. Ce n’est pas la victoire qui attend les Saku mais une pluie de flèches et de plomb doublées d’une charge de cavalerie dévastatrice.

Les samouraïs menés par les Sato font un carnage et les Saku tentent un repli vers leur château. Cependant là aussi les choses tournent au plus mal. Les Samamoto sont informés de la mort de leur maître et se soulèvent contre les Saku. Voyant cela, leurs alliés Hanabuza lèvent le camp et les laissent à leur anéantissement.

Saburo et Samamoto sensei profite du tumulte. Saburo explique au vieux sensei que son destin est de prendre sa place à la tête de son clan car tel est sa place dans les plans que dessinent les kamis. Le brave Samamoto lui sourit de ses dents absentes en lui rappelant qu’il en est de même pour la place de Saburo à la tête du Hérisson fleuri. Le faisant monter sur un tonneau, Saburo le présente aux samouraïs du clan de son frère défunt. La ressemblance entre les deux hommes est telle que personne ne songe à remettre le lien familial en doute. Les Samamoto se soulèvent contre les Saku est verrouillent le château. Saburo, Ito et le nouveau Samamoto san se réfugient dans une cabane à bois dont ils barricadent la porte en espérant que les choses vont s’accélérer à l’extérieur.

De son côté Saya a commis une erreur. La place qu’elle a choisi pour placer Aya n’était pas aussi sûre qu’espérait. Le seigneur Saku lui-même mène une charge en forme de baroude d’honneur dans le but évident de tuer celle qui l’a trahi. Les flèches de Saya blessent quelques samouraïs mais pas assez pour les arrêter. Heureusement, Omori n’a rien perdu de la scène et projette son destrier contre les assaillants. Plus proche, Saya peut compléter les moulinés du sabre d’Omori avec des flèches meurtrières. Les samouraïs sont vaincus et Saku san capturé.

Les Obeyshi font une sortie au côté des Fujitaka, s’en est fini du clan Saku, les survivants n’ont plus qu’à choisir entre la reddition et la mort. Aya invective l’assassin Saku mais celui-ci se défend. Samamoto san est mort dans son sommeil, tout simplement. Il a effectivement tenté de reprendre le pouvoir pour stabiliser la région et éviter une lutte de succession aussi interminable que meurtrière. Après s’être expliqué, il choisit la mort.

De leur côté, Saburo et Samamoto sont en sécurité, le clan Saku est dissout et tous ceux qui souhaitent accepter le pardon offert deviennent de facto des Samamoto et leurs terres sont rattachées au clan. Les Obeyashi recevront également plusieurs arpents de terre fertile en dédommagement.

Au-dessus de la plaine tournent déjà la corbeaux.