Tsumada Gumpei se montre fier et arrogant. Toujours à la limite de l’étiquette. Il est satisfait de montrer sa puissance militaire et politique. Aya fulmine. Elle est depuis bientôt trois mois dans ce misérable shirô et voici que son rival arrive resplendissant à la tête de son clan et avec sa famille en otage. Pour ne rien arranger, Chikuzen l’espion vient lui annoncer qu’une armée d’au moins quatre mille hommes a été formée par les Hokuzaï et les Ujifusa et arrive par le nord alors que du sud vient une troupe équivalente du clan Fujitaka. La manœuvre Fujitaka est suspecte : leur armée se déplace dans le mauvais sens. Hashiba Hideyoshi a ordonné le déploiement de ses vassaux à l’est pour stopper Akeshi Mitsuhide or les Fujitaka viennent ici, à l’ouest de leur position.

Aya fait sortir tout le monde pour laisser Saburo et Gumpei en tête à tête. Le vieux poète sabreur a en effet promis à Tsumada Deizô, le père de Gumpei, qu’il mènerait son fils sur le chemin du repentir ou qu’il le supprimerait de son propre sabre. D’ailleurs Gumpei est offusqué au plus haut point de voir cette arme familiale dans les mains de ce misérable bunge.

Samato prépare les défenses du fortin et place bushis et ashigerus le long des remparts pour recevoir les troupes Hokuzaï/Ujifusa. C’est alors qu’il repère une cinquantaine de ronins misérables qui viennent s’agenouiller devant la porte. Ces derniers sont les anciens du clan Tsumahashi et demandent à voir Tsumahashi Saya, héritère du clan Tsumahashi. Selon eux… Samato les toise et les fait attendre dehors.

Dans la salle de réception, Gumpei explose de rage devant les remontrances et les insultes de Saburo. Il se met à attaquer le vieux maître à grand coups de katana. Mais la maîtrise de Saburo lui permet d’esquiver les attaques médiocres de son adversaire tout en poursuivant la conversation.

A l’extérieur, Omori ne sait plus quoi faire. Il est un Tsumada et se doit d’intervenir pour secourir le seigneur Gumpei. Cependant il est sous les ordres de Deizô, le père de Gumpei. Mais ce Deizô n’est qu’un sosie. De plus, de son vivant, le vrai Deizô a juré fidélité à Aya et à la mission confiée par le daimyo. Bref, les allégeances se bousculent dans sa tête et, n’y tenant plus, il se précipite à l’intérieur pour constater malheureusement qu’il est déjà trop tard. N’arrivant pas à calmer la fureur hystérique de Gumpei, Saburo l’a transpercé du katana de son père. Il gît à terre dans une mare de sang. Aya n’en attendait pas moins mais fait néanmoins arrêter Saburo. Au même moment, Samato règle le problème de l’escorte de Tsumada Gumpei par une volée de plombs.

Omori de son côté et allé quérir le sosie. Il lui demande de jouer son rôle pour récupérer rapidement la famille de Aya encore aux mains du clan Tsumada au niveau de la Porte et qui ne manquera pas d’être exécutée quand l’absence de Gumpei se fera trop longue.

A l’entrée du fortin, Samato s’impose en général. Conformément aux ordres d’Aya, il refuse de laisser entrer ou sortir qui que ce soit même Tsumada Deizô. Tout le monde perd du temps mais Aya finit par régler la situation et le sosie et son escorte peuvent quitter les lieux avec la bénédiction et les promesses de fidélité et de récompense d’Aya. Saya et Aya rencontrent également les ronins et les font pénétrer dans le camp. Le renfort est bienvenu.

Aya a fait préparer la dépouille de Gumpei et malgré la nuit déjà bien avancée, décide de descendre pour régler la situation à la Porte. Elle va proposer la tête de Saburo et le corps de Gumpei à son clan (qui est aussi le sien!) pour débloquer des discussions.

Cependant, en chemin bon nombre de choses changent… Alors qu’il reste à Aya, Omori, Saya et au captif Saburo une bonne heure de marche dans le noir, ils aperçoivent au loin le Porte en feu. Des combats viennent d’y éclater. De même, une véritable mer de torche approche de leur objectif : L’armée Fujitaka sera bientôt là.

Mais il y a aussi ce qu’ils ne peuvent voir. De l’autre côté de la Porte, le sosie a fait de son mieux mais le clan a oublié le vieux Tsumada et le traite avec une condescendance matinée de rage dans ils apprennent la mort de celui qui devait les couvrir de gloire dans la bataille à venir. Ils tuent sans hésiter Haru, la jeune sœur d’Aya et Asashi, la propre sœur de Gumpei. Dans un sursaut héroïque, Ichino le sosie parvient à enlever l’enfant héritier, Sato Ishiro, et à le confier à un de ses samouraïs qui prend la fuite avec le nourrisson.

Du côté du shirô les choses se précipitent également. Samato voit venir à lui les quatre mille hommes qui s’apprêtent à assiéger le fort. La manœuvre est évidente pour le vieux bushi. Ces ennemis vont se positionner, déployer leur artillerie pendant la nuit puis lancer des menaces pour exiger des têtes et des redditions. Ils n’auront pas cette occasion. Sans prévenir, Samato fait parler son canon, ses teppôs, ses flèches… L’armée ennemie est accueillie par une pluie de projectiles mortels et, comme l’avait prévu Samato, lance immédiatement l’attaque. Il n’a aucune chance. Bientôt le fortin tombera mais il compte bien réduire à rien ces deux clans ennemis.

Sur la route un peu plus bas, le samouraï à l’enfant vient mourir aux pieds d’Aya. Il explique les tentatives du sosie et le sort réservé à sa famille puis meurt. Derrière lui arrive une troupe légère de poursuivants qu’Omori bloque par une charge. Le combat au cœur de la forêt est bref et les assaillants mis en fuite.

Au petit jour, Aya découvre derrière elle les flammes qui s’échappe du shirô. Elle ne peut rien faire d’autre qu’aller à la rencontre du Daimyo Fujitaka. A deux reprises, elle a tenté de faire évader Saburo mais ce dernier à refuser de quitter sa cage. C’est donc avec un corps et un prisonnier qu’elle se présente à cette réunion de pourparler. Les Fujitaka ont appris les manœuvre des Hokuzaï est sont venus ici pour faire pression de leur présence sur ce clan rebelle. De plus, le daimyo vient de recevoir de la part des Togawa un tanto parfaitement identifiable et le corps d’un kuge lui aussi identifiable. Cela lui aurait permis de prendre l’ascendant sur les puissants Hokuzaï mais ce ne sera pas utile visiblement.

Au shirô, les manœuvres de Samato sont impitoyables. Interdisant tout répit à ses adversaires, il les contraint sans cesse à l’attaque, ne leur laissant croire à une brèche que pour les massacrer dans un piège. Cependant au bout de plusieurs heures de combat, Samato est encerclé dans l’écurie. A ces côtés ne restent que dix braves. Tous blessés. Samato lui n’a pas une égratignure. Il reconnaît Koeshu le samouraï humilié. Soutien de la première heure. Et Matsudaira Ogyo, le très vieux bushi Tsumada avec qui Saburo aimait parler. Il reconnaît également Tamegawa Daigoro, le vieux chef Fujitaka à l’épaisse moustache blanche qui a si bien entretenu le fortin pendant leur absence. Le temps d’embrasser du regard cet ultime bataillon, un samouraï Hokuzaï se présente à la porte et présente les exigences de son maître : Tout le monde à l’intérieur doit se faire seppuku sur le champ. Samato est ses compagnons réajustent leur armure et la nettoie brièvement puis opte pour une charge ultime. Ils sont accueillis par une lourde salve de tirs qui met un terme à leur vie et aux combats. Leurs ennemis saluent leur bravoure. Ils ne sont plus que six-cents. L’armée Ujifusa/Hokuzaï a été anéantie en une nuit par trois cent braves protégeant l’invicible shirô.

Dans la vallée les troupes se mettent en route derrière les Fujitaka et rejoignent en quelques jours Yamazaki où Mitsuhide s’apprêtent à affronter Hashiba Hideyoshi.

Durant le trajet, Saburo est exécuté par décapitation, contrairement à ce préconisait son rang de bunge. Mais le statut de guerrier a été retenu. Mort jugée trop douce pour celui qui a tué un chef de clan mais Aya n’a pas tenu compte des raffinements de cruauté de ses interlocuteurs.

Une fois sur place Omori observe la scène. Ils sont quarante-mille au moins face aux vingt-mille bushis de Mitsuhide. Ce dernier occupe une position confortable mais pas décisive. Omori repère immédiatement un point surélevé, hors d’accès en apparence mais dont il compte bien s’emparer pour mourir en brave en se montrant décisif au cours de la bataille.

Saya de son côté vient de repérer Gomori, le mari de sa mère qui les a jadis violées elle et ses sœurs en s’emparant de son clan. Son seul but sera de s’approcher assez pour l’abattre d’une flèche.

La bataille est commencée et Omori charge directement vers la position stratégique. Plus loin, Akeshi Mitsuhide traverse la rivière pour prendre un ascendant sur ses adversaires mais la charge est repoussée par les teppô Hashiba. Saya, aidée par ses ronins se fraie un chemin vers sa proie. Fujitaka a demandé au Tsumahashi de maîtriser l’aile ouest en complément des Hashiba sur le flanc est. Cette charge est suicidaire mais Aya comprend que les Fujitaka mettent au pas un clan suspect. En effet, Tsuamahashi Gomori a annoncé à son Daimyo avoir stocké des centaines de teppô dans le but de le soutenir. Personne n’est dupe et Fujitaka souhaite montrer à son vassal de cousin que s’il accepte avec joie de soutien matériel, il a bien compris que si les Morî avaient dû vaincre à Takamatsu, les teppô auraient pu avoir une tout autre utilité…

Saya trouve enfin un angle favorable et, en un tir parfait, envoie un flèche en travers de la gorge de Gomori. Elle quitte immédiatement le champs de bataille pour retrouver sa mère.

Omori arrive à l’endroit stratégique convoité et tient la place avec une poignée de bushis. Ils sont peu à avoir atteint cet objectif mais tiennent la place de toutes leurs forces contraignant les Akeshi à des manœuvres risquées. Rapidement ces derniers prennent la fuite, ne laissant derrière eux que quelques guerriers pour les couvrir. Celui qui les mène se présente à Omori san sous le nom de Mimaki Kaneaki et le provoque en duel. Omori l’éventre d’un geste ample lors de la deuxième passe d’arme. Quand il regarde autour de lui, le combat est terminé et les Hashiba sont victorieux. Iemori, le saimyo des Sato, est à ses côtés. Il n’a pas voulu laisser la gloire au seuls Sato et Tsumada qui sont ses vassaux et qu’il a tenté de faire assassiner pour entourer sa sanglante prise de pouvoir d’une chape de silence. Bien mal lui en a pris car la manœuvre a été très coûteuse en hommes et il ressort très affaibli militairement de cet affrontement.

Saya retrouve sa mère. Elle est sous la garde des ronins qui ne savent quoi en faire. Saya lui lance un tanto pour l’inviter à en finir dignement, il n’y aura pas de pardon malgré ses efforts en tant que Grand Corbeau pour libérer son clan, les échecs du passé sont gravés dans le marbre. Elle met donc fin à ses jours dans une clairière lumineuse avec pour seule musique les râles des agonisants sur le champ de bataille voisin.

Les Monozuke no kami sont là. Ils n’ont pas honoré leur promesse de trahir les Hokuzaï en les prenant à revers lorsqu’ils attaqueraient le shirô. Aya leur a envoyé un message pour leur demander de s’expliquer mais aucune réponse ne lui est parvenue.

L’ancien sensei et nouveau seigneur Samamoto est également présent. Il a assisté à l’exécution du Saburo avec une tristesse immense. Les Obeyashi, eux, ont scellé leur reconnaissance dans le sang en se battant comme des lions aux côtés de leur seigneur et des Sato.

Au lendemain de la bataille de Yamazaki, Le clan Sato reprend la route d’Izumi, portant avec lui l’enfant qui uni les clans majeurs de toute la province.