« Des cendres sur la neige »

Yuritsuma san bondit de son alcôve et pourfend dans la surprise le premier des trois assassins. Les deux autres, se gênant mutuellement, ne peuvent lui nuire de quelque manière que ce soit.

Le vieux Sabûro, non loin de là, est réveillé par la lumière vacillante d’une bougie portée par un serviteur paniqué. Le sang du malheureux, projeté contre les murs en papier de sa chambre, finit de mettre le sensei sur pieds. Dans le couloir, il découvre ses deux disciples, Gen’ichi et Tarô en train de tenir une porte que tente de défoncer un nombre inconnu de shinobis. Avec l’aide d’une servante apeurée, il vient renforcer leur position en poussant un meuble contre la porte. Laissant les deux hommes à leur responsabilité, il part en quête de son seigneur.

L’effet de surprise étant anéanti, les shinobis passent à l’offensive. C’est ce que remarque immédiatement Minako. L’intendante, furetant une fois de plus dans les couloirs sombres où déambulent les puissants et leurs serviteurs curieux, a donc trouvé Asashi, la fille du seigneur Tsumada et promise à Ishirô. Malheureusement, la rencontre est écourtée, les voilà toutes les deux poursuivies par des Shinobis et contraintes de se réfugier dans un cellier. Minako essaie de renverser une étagère pour bloquer l’accès de la remise. En vain. Si les bras du guerrier lui ont manqué, elle a quand même la ruse du renard. Tranchant les supports d’une étagère, elle se laisse ensevelir avec Asashi sous des sacs de grains. L’obscurité faisant le reste, les deux tueurs les perdent un moment…

Ishirô a assisté aux prémices de l’attaque. D’abord les sens émoustillés par sa nuit avec Asashi, il ne remarque pas que les gardes qu’ils pensent endormis sont en réalité morts. Mais les flèches qui viennent abattre ceux qui tiennent les remparts l’informent du sérieux de la situation. Des dizaines de shinobis, noirs de la tête aux pieds, franchissent la muraille. Dans la cour, gardes en armure et soldats en tenue de nuit, affrontent les assaillants à la lueur des torches…

Le jeune seigneur trouve alors refuge dans… un cellier ! Il entend tomber des sacs de grains et avance dans la direction du bruit. Ignorant que Asashi et Minako se trouvent sous l’amas de sacs, il se retrouve nez à nez avec les deux intrus qu’il tente d’intimider. Il reçoit deux coups de lance dans le torse et ne doit la vie qu’à une fuite salutaire.

Dans le couloir, il est aidé par deux servants qui tentent de le mettre hors de portée des deux tueurs. Ils le place dans une salle qui contient une douzaine de servantes apeurées. L’une d’elle est tombée par hasard sur Kojirô et, connaissant ses talents de soigneur, l’a conduit auprès des servantes et donc d’Ishirô. Ce dernier, ayant perdu beaucoup de sang, commence en effet à tourner de l’œil.

Sabûro a rejoint Yuritsuma et menace de son arme un shinobi à terre pendant que Yuritsuma en finit avec le dernier. Ne voulant être pris vivant, l’homme à terre préfère s’ouvrir la gorge contre l’arme du vieux maître.

Les deux sabreurs rejoignent le groupe de servantes qui a regroupé Ishirô et Kojirô. Sept assassins entre alors dans la pièce, bien décidé à finir leur sinistre besogne. Alors que Yuritsuma tente de calmer les servantes qui piétinent son maître dans leur panique, Sabûro fait face, seul, aux sept shinobis qui regardent d’un air interrogateur le vieux singe décrépit qui leur fait face.

Mais le vieil homme ne leur laisse par le temps de comprendre. Se plaçant judicieusement, il efface l’avantage du nombre des assaillants et terrasse le premier d’entre eux. Rejoint au front par Yuritsuma, les deux guerriers rivalisent d’adresse et de sauvagerie pour venir à bout de leurs adversaires.

Minako et Asashi se sont perdues dans le palais et se retrouvent au milieu de la terrible bataille dans la cour. Minako reçoit une flèche à l’épaule qui la met hors de combat. Elle se retrouve, grâce à Asashi, dans l’immense écurie qui accueille la girafe.

Les shinobis, ayant perdu l’avantage de la surprise, se font vite encercler. Les derniers survivants choisissent alors de s’ouvrir la gorge. Le seul signe distinctif qu’ils possèdent est un étrange pompon rouge qui pend à leurs naginatas.

Une réunion de crise est organisée par Tsumada Daïzo. Consterné par les blessures de son hôte, il décide de se suicider rituellement à l’aube. Cependant, les paroles rassurantes d’Ishirô et Kojirô le dissuadent pour un temps de mettre son projet à exécution.

Le groupe décide donc qu’au lever du soleil, il sera temps d’aller chercher ce médecin, Yoshi Hi, et d’obtenir de lui les informations qu’il détient concernant Narinaya Eizô et le rôle qu’il a joué lors de la bataille des trois aurores.

En guise d’excuses, Tsumada san offre les services d’un guide à Ishirô ainsi qu’un superbe destrier. Sur l’animal monstrueux, le jeune seigneur est un peu ridicule mais l’impression de puissance qui se dégage de la bête le satisfait.

La troupe se met donc en route et atteint en quelques heures le dispensaire ou officie Yoshi Hi. Ils ne trouvent malheureusement qu’une cabane incendiée et un tas de cadavres calcinés. Minako passe au travers du plancher de la ruine fumante. Il semble qu’il y ait un sous-sol dans lequel avait lieu quelques travaux nécessitant des lits.

Kojirô et Yuritsuma trouvent plusieurs éléments intéressants. Tout d’abords les cadavres ne sont pas ceux de guerriers. Ils ne portent ni armes ni armure et ne sont pas de stature vigoureuse. Ils ont été tués à la lance et au sabre. Un morceau d’armure est également sorti du tas de cendre. Il s’agit d’un morceau d’épaulette qui maintient l’unité de l’armure. Ils ne trouvent aucun unijambiste dans le charnier et en déduisent que Yoshi Hi a été enlevé.

De même, les assaillants, au nombre de cinq ou six, sont venus à cheval.

Le guide pense aux brigands qui hantent la forêt alentours mais le groupe doute de cette explication notamment du fait de la présence d’armure. Un petit village de paysans vient de naître dans les environs, et Minakô, Gen’ichi et Kojirô sont envoyés pour enquêter sur un éventuel passage du groupe de meurtriers. Le reste du groupe ira jusqu’à un petit temple en bordure de forêt rendre hommage aux kamis et remonter la piste à partir de ce point.

Dans le village, Kojirô et ses deux compagnons sont accueillis avec suspicion. Pourtant on leur sert un bol de riz en les abreuvant de mensonges. A force de discussion qui mettent en avant leurs contradictions et de regards menaçants de Gen’ichi, les malheureux finissent par avouer que six guerriers à cheval sont passés dans le village avec un prisonnier unijambiste, qu’ils ont violé une vieille et volé un cochon avant de reprendre la route du relais qui se situe au niveau du pont.

Pendant ce temps, le guide a repéré un groupe de bandit au cœur de la forêt. Entre une offrande et une prière, Yuritsuma discute avec des marchands venus de la province voisine d’Iwani ou les seigneurs se préparent à attaquer les troupes de Hideyoshi Toyotomi massées autour de Takamatsu dès le retour du printemps. Ishirô, Tarô, Sabûro, Yuritsuma et Gu et Norio, les deux ashigerus survivants de la bataille de la forêt, prennent alors en chasse les bandits. La piste les conduit à l’autre extrémité de la forêt.

Ils les trouvent en train de violenter les marchands rencontrés plus tôt. Yuritsuma charge et frappe du fourreau de son sabre le chef du groupe. Emporté par son geste, il pulvérise la face du truand qui était en train de rire des remontrances de Sabûro. Ishirô voulant briller aussi, lance son monstrueux destrier à la poursuite des trois autres voleurs qui s’enfuient au loin. Malheureusement, il ne parvient pas maitriser la bête et vide les étrillers. Alors qu’il subit une nouvelle blessure au sol, il voit l’animal rattraper et piétiner l’un des fuyards.

Tarô est Gen’ichi, plus efficaces, ramènent chacun un prisonnier. Ces derniers expliquent que les hommes qui ont attaqué le dispensaire se sont rendus au relais.

L’établissement fait également office de forge, d’auberge et de résidence. Minako y apprend que cinq hommes en armure sont venus ici mais qu’il n’y avait pas d’unijambiste avec eux. On lui apprend également qu’ils avaient pour projet de rejoindre la mine de charbon un peu plus haut dans la montagne.

Yuritsuma croise Oro, un des hommes de Jotârô, responsable de la sécurité de la famille Sato. Ce dernier dit être en mission pour traquer les enfants démons dont il vient de tuer un des représentants. A l’évocation des déboires d’Ishirô, Oro parle d’une frange de la caste des samuraïs qui préfèrerait que ce soit Sadao, le frère d’Ishirô, qui prenne la tête du clan. Il prévient le yojimbo qu’il lui faudra être attentif au moment de choisir son camp. Mais Yuritsuma s’engage à former Ishirô et à en faire le digne successeur de son père.

Le groupe prend alors la route de la mine. Elle se compose d’un atelier pour trier le charbon, de trois maisons, d’une auberge ou boivent cinq hommes en armure et d’une forge où un apprenti façonne… Un morceau d’épaulette ! Kojirô prépare un somnifère violent à l’attention des samuraïs et il prétend ensuite leur offrir un verre de la part du seigneur Sato. Il apprend alors qu’ils sont des guerriers du clan Tsumada !

L’un d’entre vient saluer Ishirô et le remercie de ce beau geste de reconnaissance envers des soldats fatigués et le félicite pour son futur mariage avec la fille de son seigneur.

Rapidement endormis, les cinq hommes sont transportés dans une des maisons pour y être interrogés. Celui qu’ils ont choisi pour répondre à leurs interrogations ne comprend pas leur attitude. Leurs clans sont amis et ils ne font qu’obéir aux ordres de Tsumada Gumpei, le fils de Daizô. Il les invite à se rendre dans leur repère où est retenu l’unijambiste.

Ishirô et sa troupe se rendent donc sur place où ils sont accueillis par sept samuraïs en armure et les hurlements de douleur d’un prisonnier en situation délicate.

Ishirô se présente et demande à avoir un entretien avec Tsumada Gumpei, faveur qui lui est immédiatement accordée. Le fils du seigneur Tsumada déclare en effet détenir Yoshi Hi et se trouver actuellement en… conversation avec lui. Si le médecin survit à la dite conversation, Gumpei consent à le lui livrer immédiatement après avoir obtenu ce qu’il désire.

Ishirô ne l’entend pas de cette oreille et explique à son interlocuteur que son père s’est déjà mis dans une situation gênant lors de l’attaque des shinobis. Tsumada Gumpei ne semble pas au courant de cette attaque ni de la honte de son père mais cela parait le réjouir. Il explique également que c’est l’arrivée d’Ishirô sur ses terres et leur souhait de rencontrer le médecin qui ont précipité l’enlèvement de ce dernier par ses hommes. Premier arrivé, premier servi, explique le jeune seigneur.

Minakô a fait le tour de la ruine qui leur sert de repère. Elle y trouve une rangée de six cadavres. En écoutant les conversations, elle comprend qu’il s’agit de guerriers restés fidèles à Tsumada Daizô qui n’ont pas accepté les plans de son fils.

Poliment renvoyé, le groupe s’éloigne du repère de Tsumada Gumpei tout en cherchant un moyen de passer ce groupe de soldats en armure…