« Les ailes de la cigogne »

Plusieurs pistes s’offrent maintenant à Ishirô et ceux qui l’accompagnent. Bien sûr il y a la cérémonie de vassalité mais l’occasion de briller aux yeux de son père est trop présente dans l’esprit du jeune héritier.

S’il pouvait humilier ce parvenu de Norinaya ! Cette histoire de meurtre de samouraï tombe à point nommé. Visiblement la Cigogne possède quelques-unes de ces flèches noires si bien ouvragées. Mais Norinaya aussi ! Il y a aussi cette drôle de rencontre entre Nobu,du Crabe, et la bande de ronins, de la Cigogne, qu’il semble bien connaître…

Kojiro et Minako réfléchissent aux opportunités qui s’offrent au groupe. De cette réflexion, c’est le nom de Kazaburô, responsable de la sécurité de Norinaya Eizô, qui ressort. Par un plan tout en perfidie, L’intendante semble pouvoir placer ce samouraï dans une situation inconfortable : Soit rejoindre leur cause et trahir son maître au profit du seigneur de celui-ci,soit tomber avec lui. Dans les deux cas, il va perdre son honneur, à lui de choisir la meilleure option.

Un rendez-vous est organisé. Rapidement, Kazaburô se met à table. Il explique que lui, Kado san, Narayama san et Zenzuke (le mort au milieu du chemin) étaient ensemble à la bataille des trois aurores. Narinaya a ramené la tête du général Osawa, chef des rebelles, à Sato Asao, ce qui lui a valu d’obtenir ce fief. Mais Norinaya voulait faire quelque chose pour ses hommes et les a donc amenés avec lui afin qu’ils aient une part du gâteau. Ils sont devenus ce que l’on appelle aujourd’hui le clan de la Cigogne et terrorisent la population par leurs rapines.

Kazaburô reconnaît avoir été faible. Il n’a pas osé s’opposer à son maître et a donc fermé les yeux sur ses pratiques. En tant que vassal, Norinaya n’a rien à offrir comme troupe qu’une bande de voleurs avinés et des caisses vidées pour assurer son train de vie luxueux.

Ishirô décide alors d’aller voir Norinaya afin d’avoir sa version de l’histoire.

Ce dernier est en plein préparatif de la cérémonie de renouvellement de son serment de vassalité. Il est assez surpris de voir ses invités garder leurs armes en signe de méfiance.

Face à leurs accusations, il s’effondre et donne une version toute autre de la situation. Effectivement, il a amené ses troupes avec lui. Mais, sous l’influence de Kado et Kazaburô, ils sont devenus des voleurs et des assassins. Ne pouvant dénoncer ses plus fidèles amis, il a tenté de les ramener sur le droit chemin. En vain. A cause de sa fidélité, le voilà sans troupe régulière à la merci de ses amis et de ses anciens soldats.

Le récit plonge le groupe dans la perplexité. Traître ou victime ? Dans les deux cas, Norinaya s’est placé dans une situation très grave. Pour tirer cela au clair, Ishirô et ses alliés se proposent d’aller directement voir le clan de la Cigogne. Ces voleurs ont un campement dans les bois, les trouver ne devrait pas être difficile.

Norinaya semble soulagé de voir le seigneur Sato prendre cette décision. Il propose de fournir au groupe dix ashigerus équipés afin d’assurer leur sécurité et de les guider au cœur de la forêt.

A ce moment-là, Kado san entre, exaspéré. Les ashigerus de Sato Ishirô volent et agressent des paysans à la frontière du fief. Laisser seuls, ces rustres sans éducation jouent de leur statut de soldat. De plus, pour une raison inconnue, les hommes de Jotâro, capitaine de la garde de Sato Asao, tuent des enfants en ville et un peu partout autour du fief.

Minimisant le problème, Norinaya congédie son bailli et prépare personnellement la troupe qui accompagnera le groupe jusqu’au camp de la Cigogne.

Récupérant leurs propres hommes, Ishirô et ses compagnons atteignent donc le repère de la Cigogne à la tête d’une vingtaine de soldats équipés.

Ils repèrent bien vite un groupe de trois sentinelles, visiblement avinées,et Ishirô, péchant pas naïveté, choisit de se présenter et de demander audience auprès de leur chef. Aussitôt, les hommes dégainent et l’attaquent. Heureusement, Yuristuma, son fidèle yojimbo, l’accompagnait et Sabûro, voyant le jeune homme courir à la catastrophe, avait pris un chemin détourné pour arriver dans le dos des gardes.

Ainsi, les deux premiers tombent sous les coups conjugués des deux sabreurs expérimentés et Ishirô neutralise le troisième pour le faire parler. Pendant ce temps, Minako s’est glissée sous le couvert des végétaux gelés et approche des remparts de fortune du campement. Cependant, elle choisit de ne pas y jeter un œil tout de suite pour pouvoir le contourner légèrement par la droite afin de profiter de la diversion que ses amis ne manqueront pas de créer.

Le reste de la troupe arrivent donc aux portes du camp. Du haut des remparts de bois, un homme à moitié nu et portant un redoutable nodashi les toise en riant grassement.Il est accompagné de Kado qui ordonne au ashigerus prêtés par Norinaya de tuer tout le monde, comme prévu…

Les voici donc au cœur d’un terrible piège. Par miracle, leurs ashigerus ne se laissent pas submerger par l’effet de surprise. Immédiatement, la bataille fait rage aux pieds du mur de bois sous les moqueries de Kado et du chef de la Cigogne.

Minako est à l’abri. De sa cachette, elle voit Kado préparer les bandits à lancer une volée de flèches. Courageusement, elle choisit de prévenir ses compagnons ce qui révèle malheureusement sa position au fourbe Kado.

Bien que prévenu, Yuritsuma encaisse une blessure sévère tandis que tombe une seconde volée meurtrière. Terrible baptême du feu pour Ishirô que son jeune âge avait jusqu’alors tenu éloigné des combats.

Une petite porte laisse sortir sur le côté Kado san et sa fureur. Sabre à la main, il est bien décidé à faire ravaler sa langue à Minako. A l’avant, par une porte bien plus grande,sortent pour en finir quinze bandits, arme au poing et bave aux lèvres.

Yuritsuma et Ishirô sont épuisés. Le poids des armures et les blessures sont venus à bout de leur énergie. Sabûro tient encore le coup mais pour combien de temps ? Quant aux ashigerus, il n’en reste plus que deux.

Voyant Minako en mauvaise posture, Ishirô choisit de sacrifier les secondes qui lui restent avant le choc frontal avec le groupe adverse pour aider son intendante. Il envoie donc, avec précision, une flèche dans les côtes de Kado qui, surprit, casse son sabre contre un rocher.

Sabûro et Yuritsuma ont eu le temps de se placer en position avantageuse et cueillent les premiers assaillants en souplesse. Reste maintenant à tenir sur la longueur. Leurs adversaires sont faibles et peu entraînés, mais ils ont l’habitude de la violence et l’avantage du nombre. Heureusement, la végétation leur interdit toute possibilité d’encerclement.

Minako se retrouve sous le corps gras de Kado. Puisque son sabre est cassé, commencer par un viol sera une forme acceptable de dédommagement. Pourtant, le bailli a surestimé sa force et la terreur qu’il inspire tout en sous-estimant la force et la détermination de Minako. Saisissant une pierre, l’intendante écrase la tempe de son agresseur qui s’effondre inconscient.

Devant le camp, les voleurs sont en fuite. Ishirô est plein de fierté devant cette première victoire. A l’intérieur du camp, il trouve une caisse pleine de flèches noires. Elle porte la marque de Narinaya Eizô ce qui en fait probablement une caisse volée ou offerte.

Ainsi donc l’étau se resserre autour de Norinaya. Bien que ce piège fourbe et lâche l’accuse au-delà de tout, il pourra encore faire porter le chapeau à Kado. Kazaburô et kojirô les ont rejoints. Via Nobu, du clan du Crabe, ils ont appris que Norinaya a payé une forte somme d’argent pour que lui soit ramené le corps d’un médecin du nom de Yoshi-hi.

L’homme aurait un dispensaire sur les terres Tsumada, future belle-famille d’Ishirô. Peut-être cet homme pourrait-il leur permettre d’ajouter ce qu’il sait au poids qui pèse déjà sur la tête de Norinaya.

Pourtant, ils n’ont que peu de temps. Dans trois jours tout au plus, ils devront être de retour pour la cérémonie.

Délivrant cette information, Kazaburô demande l’autorisation de mettre un terme à son existence pour racheter ses fautes et mourir dans l’honneur. Ishirô refuse. Trop conscient de la valeur des combattants, il compte bien jouer de l’avantage qu’offre le repentir de celui-ci. Il sera autorisé à mourir après que le bras de la justice se soit abattu sur Norinaya Eizô.

Incognitos, ils entrent donc sur le territoire Tsumada pour faire leur petite enquête. Le voyage leur a pris un jour et les informations ont été longues à obtenir. De plus, Yuristuma, bien que digne, souffre atrocement de ses blessures.

Visiblement, Yoshi Hi est sous la protection du seigneur Tsumada. L’homme semble passionné de sciences naturelles et de médecine et se fait le mécène de tous les talents qui émergent dans ce domaine. Le médecin est également dur à trouver. Enfin, ils apprennent qu’eux aussi ont des problèmes avec les enfants démons, appelés « petits fantômes » sur les terres Norinaya et « sales crevures » sur celles des Tsumada.

Ishirô décide finalement d’aller rendre visite à sa future femme. L’accueil est très chaleureux bien que trop protocolaire. Yuritsua manque de tourner de l’œil pendant les interminables échanges de politesse.

La girafe est bien arrivée et les Tsumada ont déjà fait construire une écurie à sa taille. Amoureux des sciences et de la nature, le seigneur Tsumada est fou de ce superbe cadeau et remercie une nouvelle fois son invité.

Un fastueux dîner est servi après que Yuritsuma ait reçu des soins. Tsumada Asashi, future épouse d’Ishirô, est également présente. Minako profite de l’occasion pour souffler quelques répliques bien senties au timide Ishirô. Contre toute attente, le jeune homme s’en sort à merveille et la jeune femme paraît séduite par sa maîtrise du langage, de la poésie et de la galanterie.

L’heure d’aller se coucher arrive enfin. Tsumada Daizo a promis de les conduire auprès de Yoshi hi dès le lendemain et c’est avec soulagement que Yuritsuma s’effondre sur son lit. Epuisé par les combats, les blessures et le voyage, il n’entend pas une servante apporter à Ishirô un message. Pas plus qu’il ne l’entend quitter la chambre…

Asashi vient de lui donner rendez-vous dans l’écurie de la girafe. Les deux jeunes gens échangent gentiment quelques mots et la passion fait le reste. Ishirô, pourtant peu satisfait à l’idée de ce mariage, ne se fait pas prier. On est faible à dix-sept ans.

En remontant dans ses appartements, Asashi croise Minako. A l’affût d’informations, l’intendante ne dort toujours pas. En un regard, elle comprend ce qui vient de se passer. Elle n’a pas le temps d’approfondir la question car, au bout du couloir, deux shinobis armés de lance se précipitent vers elles. Entièrement couverts de noir, ils avancent telles des ombres dans l’obscurité du corridor.

Pendant ce temps, un bruit réveille Yuritsuma qui sort de son alcôve sabre au clair. Deux autres shinobis sont en train de saccager le futon d’Ishirô. Par miracle, il n’est pas dans son lit. Le yojimbo se demande alors qui sont ses ombres, comment va-t-il réussir à s’en débarrasser et surtout où peut bien se trouver son impétueux seigneur ?…